L’eglise de Couthures
UN PEU D’HISTOIRE DE COUTHURES-SUR-GARONNE ET DE SON ÉGLISE
[ Publié le 8 juin 2021 ]
L’église Saint-Léger est au cœur de l’histoire de Couthures-sur-Garonne et du paysage remarquable dans lequel elle s’inscrit et dont elle devenue l’emblème.
Bâtie au milieu du 19ème siècle, soumise aux crues récurrentes, elle porte les stigmates de l’histoire tumultueuse du village dans sa relation au fleuve.
Couthures-sur-Garonne (Culturis) a été fondé au 12ème siècle au milieu des marais à près d’un kilomètre du lit où coulait alors Garonne. Protégé par ses remparts, le village médiéval avec église, château et garnison était déjà néanmoins soumis à ses caprices.
Sous l’effet d’une puissante érosion, le cours de Garonne s’est au fil du temps peu à peu déplacé dans la plaine jusqu’à aborder le village où les protections fortifiées puis l’église originelle finirent par céder à ses assauts.
La deuxième église de Couthures-sur-Garonne a été construite au début du 17ème siècle à côté de l’emplacement occupé par la première, en utilisant les matériaux des remparts et de l’ancien édifice effondrés. Mêmes causes, mêmes effets, elle cédera, elle aussi à son tour, aux assauts du fleuve.
C’est en 1849, que l’architecte Bordelais Gustave Alaux, disciple de Viollet-le-Duc, établit les premiers plans d’une troisième église qu’il soumet à la correction de son maître. L’enquête (inventaire du patrimoine culturel) de 1987 indique Alaux et Viollet-le-Duc comme étant, au même titre, auteurs du projet.
De style néo-roman, l’église qu’on connaît aujourd’hui a été construite entre 1851 et 1854.
La voûte ogivale est un peu plus tardive (1875). Les matériaux issus de la démolition du château intervenue au début du 18ème siècle auraient servi à sa reconstruction.
Le plan général de l’édifice est en croix latine, typique du modèle roman. La nouvelle église comprend un clocher formant porche, une nef de quatre travées, un transept dont les croisillons ont deux travées, une abside en cul de four. Les matériaux utilisés sont la brique, la pierre de taille et le moellon.
D’auteur inconnu, les 17 verrières, réalisées peu après son édification, présentent différents Saints en pied porteurs du message céleste et colorent une lumière douce qui vient éclairer les riches décors intérieurs de l’église.
En 1887, des fissures apparaissent, côté nord, qui feront l’objet d’importants travaux de consolidation, de cerclage de fer à l’extérieur et de tendeur à l’intérieur.
Les médaillons de la voute sont récents puisqu’ils ont, quant à eux, été peints en 1940 par Jean Masutti, artiste itinérant immigré italien.
Aujourd’hui, l’église Saint-Léger compte énormément pour les Couthurains. Le lien qu’elle tisse avec le fleuve indocile est essentiel. Il contribue à unir les gens du village dans leurs luttes contre les crues récurrentes. Elle est donc à la fois le monument « symbole » qui lie et protège les Couthurains, qui donne à certains un sens à leurs combats et qui témoigne de l’histoire du territoire et de ses habitants. Elle signe le paysage dont la protection s’impose à l’évidence comme s’imposent avec elle la sauvegarde de l’édifice et sa mise en valeur car il en a besoin.
On y remarque des désordres visibles (lézardes importantes des murs et des voûtes, en particulier au niveau du transept, côtés Nord et Sud) dont le caractère évolutif demeure incertain. Les décors peints sont endommagés, en particuliers celui du bras sud du transept dont l’état est mauvais comme le soulignait déjà l’enquête patrimoniale de 1987 relative aux peintures monumentales. Les vitraux sont, eux aussi, ponctuellement endommagés.
Mais l’église Saint-Leger n’est ni sur la Liste du Patrimoine mondial, ni classé monument historique, ni même inscrite à l’inventaire. L’attention qu’elle mérite n’en est pas moins indéniable et à la charge des seuls habitants d’un petit village dont les moyens sont par nature très limités. Ils mettent de l’énergie à préserver le caractère du lieu pour accueillir si généreusement tous les participants au festival international du journalisme. Le festival du journalisme se fait un devoir de les y aider.
Alors, contribuez, vous aussi, par vos dons, à la sauvegarde et à la mise en valeur de l’Eglise Saint-Léger. Elle en vaut la peine. Venez-voir !