En plébiscitant, en octobre dernier, la thématique sur l’extrême-droite et l’Europe que leur proposaient les journalistes du groupe Le Monde et du Nouvel Obs, les fidèles du Festival international de journalisme, dont vous faites partie, n’imaginaient sans doute pas que ce sujet coïnciderait autant avec l’actualité au moment où se tiendra la huitième édition de l’événement, du vendredi 12 au dimanche 14 juillet, soit quelques jours seulement après le second tour des élections législatives anticipées.

« L’extrême-droite et l’Europe : le grand déferlement » sera donc l’une des sept thématiques qui constitueront l’ossature du programme du Festival. Pour s’adapter au contexte politique, un certain nombre de rendez-vous ont été modifiés depuis le 9 juin. Le Club des correspondants, qui réunira chaque jour, sur la place du village, des représentants de médias européens partenaires du Festival (Le Temps, The Guardian, El Pais, le Corriere della sera et Der Spiegel) et sera animé par des journalistes de Courrier international, a ainsi bouleversé son programme pour s’intéresser aux spécificités de l’extrême-droite française et se poser la question : « La France est-elle malade de ses institutions ? »

La situation politique en France sera assurément l’un des fils rouges de ces trois jours et sera largement évoquée lors des rencontres prévues avec Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, Bernard Guetta, député européen (Renew), Carine Fouteau (Mediapart), Jean-François Julliard (Le Canard enchaîné), Eric Fottorino (Le 1) ou encore Claire Chazal.

Après l’hystérisation de la campagne électorale, on s’efforcera à Couthures de revenir à des échanges posés et constructifs. C’est la tradition de ce Festival de permettre la confrontation de points de vue différents dans une ambiance respectueuse, singularité d’autant plus précieuse et nécessaire dans les temps troublés que nous traversons. Lors des dernières éditions, des invités dont la majorité des festivaliers ne partageaient pas le point de vue avaient pu être sifflés. Nous le déplorons, car ils avaient eu le courage de venir défendre leurs opinions.

Nous souhaitons que l’ensemble des festivaliers fassent preuve cette année de tolérance et de respect des opinions quelles qu’elles soient. C’est particulièrement nécessaire aujourd’hui si nous voulons que cet événement auquel nous tenons tant continue de jouer son rôle dans le débat démocratique et de nous rendre plus intelligents.

Gilles van Kote et Sonia Jouneau

Président et directrice du Festival international de journalisme