« Chers amis festivaliers,

J’aurais été ravie de vous rencontrer à Couthures-sur-Garonne, mais un monstre tout petit mais très puissant oblige à annuler le Festival international de journalisme cette année ! Pas de chance pour nous tous, pas de chance pour moi qui me faisais un honneur et une fierté de partager avec vous  des moments rares, enrichissants, de réflexions et de débats. Des échanges, certainement, d’une grande humanité et de partage.

Je vous avoue être passablement énervée par cette incroyable folie qui fait parfois de la sixième puissance du monde un pays du tiers monde. Je rends sincèrement hommage à tous ceux qui se battent dans des conditions parfois insensées pour  que la plupart des gens touchés par l’épidémie restent en vie. Mais je ne peux m’empêcher, sans faire de procès d’intention car ce n’est pas l’heure, je ne peux m’empêcher d’être abasourdie par la non-préparation face à un tel problème sanitaire et par des discours si dissonants , alors que la confiance en l’avenir nous demande beaucoup d’efforts  et d’auto-persuasion.

Mais le pessimisme n’est pas un de mes traits de caractère majeur et je veux croire que l’an prochain, nous pourrons débattre des comportements divers et variés face à cette pandémie, et aussi à notre nouvelle manière d’appréhender le monde. Enfin ,si les organisateurs du Festival me proposent à nouveau d’être parmi vous et si je n’ai pas passé mon tour…

J’ai pour réputation d’être obstinée et de ne pas lâcher facilement. Je suis sûre que nous allions y arriver, mais je sais que ce sera au prix de beaucoup d’efforts et parfois de beaucoup de peine. Continuons à nous protéger les uns les autres. Si ce malheur nous a appris de nouveau la bienveillance, la bonté et l’intégrité de la pensée, nous n’aurons pas tout perdu.

Les temps sont très difficiles pour beaucoup, mais je veux croire que l’an prochain, même si toutes les blessures ne seront pas guéries, nous pourrons réfléchir ensemble à comment apporter de l’aide à ceux qui en ont le plus besoin.

Avec toutes amitiés sincères

Ariane Ascaride »